La thérapie hybride, encore des nouveautés
Une nouvelle solution pour l’apnée du sommeil
Une étude présentée en juin 2011 rapporte une nouvelle avenue de traitement pour les patients apnéiques sévères qui ne peuvent pas tolérer le compresseur (CPAP) et chez qui l’orthèse d’avancée mandibulaire n’est pas recommandée.
On a d’abord demandé à ces patients les raisons pour lesquelles ils n’étaient pas capables de tolérer le compresseur. Les patients pouvaient donner plusieurs raisons. L’incapacité de garder le masque en place est la première raison (88%). Les patients disaient aussi que dans 57% des cas ils enlevaient le masque pendant leur sommeil, sans s’en rendre compte. Finalement, l’inconfort relié au masque, les fuites et la claustrophobie ont été mentionnés par 42% des répondants.
Jusqu’à maintenant la seule possibilité de traitement pour eux était l’utilisation d’un compresseur d’air (CPAP) alors que, pour plusieurs, il demeure difficile d’utiliser cet appareil pour dormir. Parmi les problèmes rapportés par les utilisateurs du CPAP se retrouvent les inconforts causés par les courroies qui serrent la tête, les fuites d’air et l’obligation de porter une mentonnière pour éviter la respiration par la bouche, qui donne aux gens la sensation d'être coincés.
Les chercheurs ont donné à ces mêmes patients une orthèse d’avancement de type TAP sur laquelle on a attaché un masque nasal de CPAP. La grande majorité de ces patients ont bien toléré la combinaison TAP-CPAP. Selon le Dr John White, chercheur principal de l’étude, le principal intérêt de cette étude est qu’on a constaté que les patients incapables de porter leur CPAP de façon conventionnelle étaient maintenant capables d’utiliser le compresseur. C’est très important parce qu’auparavant un apnéique sévère incapable d’utiliser son compresseur n’avait aucune alternative valable de traitement. «Ce type de thérapie offre au patient une amélioration significative de la qualité du sommeil, ce qui améliore l’humeur, la performance et la perspective générale du patient sur sa vie » de conclure le chercheur.
Les avantages de la thérapie hybride sont nombreux
Puisque le masque est attaché à l’orthèse et non à des courroies, ce dernier ne peut pas bouger durant la nuit. Il y a donc moins de fuites et l’absence de courroies procure une aisance améliorée pour le patient. L’orthèse, en maintenant le bouche fermée en position avancée, permet une réduction de la pression du compresseur (en moyenne de 29%!) et diminue les fuites d’air par la bouche ce qui élimine l’utilisation d’une mentonnière.
Améliorer le confort du sommeil avec le CPAP
La compagnie Airway Management de Dallas vient d’introduire un système simple qui permet d’utiliser une de leurs orthèses buccales, le TAP-3, en conjonction avec un masque narinaire de compresseur. Cette innovation représente un avantage énorme pour les utilisateurs de CPAP : aucune courroie ou mentonnière n’est nécessaire alors le patient se sent ainsi beaucoup plus libre. Les fuites d’air sont par ailleurs minimisées en raison de la fixation plus stable du masque. Cette innovation permet à un grand nombre d’utilisateurs de CPAP qui n’utilisaient plus leur appareil de considérer reprendre la thérapie.
On utilise le compresseur existant, il suffit de l’adapter pour qu’il se fixe au masque à l’aide d’une tige
partant de l’appareil dentaire TAP-3.
Utilisée seule, l’orthèse est très efficace pour le contrôle de l’apnée.
L’orthèse peut être utilisée seule lorsqu’on ne peut amener le compresseur avec soi ce qui peut amener une correction partielle de l’apnée chez ces patients ainsi qu’une réduction marquée du ronflement. Il s’agit d’un appareil d’une solidité remarquable qui a fait l’objet de plusieurs projets de recherche indépendants. Tant en Europe qu’en Amérique, le TAP est de loin l’appareil qui suscite le plus d’intérêt dans la recherche.
Une clinique à l’avant-garde
Toujours à l’avant-garde, Dr Jean-François Masse consacre une bonne partie de sa pratique au traitement de l’apnée du sommeil. Il possède un diplôme de l’American Academy of Dental Sleep Medecine et également titulaire d’une maîtrise de l’Université Laval dans le domaine. Il participe activement à des activités de recherche et en janvier dernier, il publiait en collaboration avec des collègues pneumologues, une étude dans la revue scientifique Thorax (International Journal of Respiratory Medecine).